samedi, 02 janvier 2010
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nous sortons d’un vagin, nous devrions pourtant comprendre que cet appareil est la machine que la mort a fabriquée pour pouvoir se nourrir toujours, pour avoir toujours des petits enfants à manger & qu’ils soient succulents / c’est comme ça, il n’y a rien à faire / nous venons au monde & la mort est là qui nous regarde, qui salive, qui nous espère / très peu de gens se rendent compte que la mort nous regarde, qu’elle nous désire, qu’elle s’en lèche les babines / il faut savoir, il faut voir que nous sommes vus / la mort est un voyeur & ce voyeur est capable d’une infinie patience, pcq il a tout son temps, lui / nous ne devons pas lutter contre la mort, nous devons devenir de la mort & danser pour la mort / nous devons danser notre mort tout au long de notre vie, danser notre mort dans l’œil de la mort, avec élégance, avec passion, avec violence, mais jamais avec indifférence / la mort ne doit jamais nous laisser indifférents / à la fin, si nous avons bien dansé, ce sera la mort elle-même qui se désintéressera de nous, ce sera elle qui finira par nous laisser tranquilles, petit à petit : nous aurons payé de toute une vie, longue ou brève, peu importe, ce qu’il faut bien appeler le privilège de mourir en paix, c’est tout, & c’est assez
18:00 Publié dans 3 : : : Troisième partie : Quatre-vingt-dix | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature, littérature québécoise, écriture, poésie, serge viau, québec
Commentaires
G.P.
Écrit par : Gilles Pelletier | mardi, 05 janvier 2010
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